Salamine

Salamine ð

29 sept. -480

Actium

Actium ð 

2 sept. -31

Lépante

Lépante ð

7 oct. 1571

Navarin

Navarin ð

20 oct. 1827



 

 

 

 

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CONCLUSION

À travers quatre batailles navales, étagées sur plus de deux mille ans, et qui ne sont que des symboles, mais attestent d’un antagonisme permanent entre le Nord et le Sud, le choix bien partial offre cependant une particularité intéressante, car toutes se sont déroulées dans les eaux grecques, en des lieux peu éloignés les uns des autres. Ce n’est que le reflet tragique d’une opposition viscérale qui, au cours des siècles, stagne puis croit et explose avec une virulence jamais démentie. Dans cet affrontement, il ne s’agit pas de racisme (la notion de race ne correspond à rien de réel), mais de la rencontre et de l’opposition systématique de deux civilisations incompatibles à cause du mode de vie, de la façon de voir et de sentir de peuples que tout oppose, d’autant que depuis le septième siècle un autre facteur d’incompréhension s’est fait jour : le facteur religieux. En cette matière, ce ne sont pas les déclarations de quelques théologiens bien intentionnées qui comptent, mais bien le sentiment, la perception que peut en avoir en profondeur le peuple concerné, toujours prêt à s’enflammer si les circonstances s’y prêtent. La foi est avant tout un problème de sentiment et non de raison pure. Dans les pays islamiques, les « gens du Livre » (Juifs et Chrétiens) seront toujours considérés comme des « erratiques », que l’on peut tolérer ou utiliser sur son sol, mais jamais intégrer, ni assimiler. Peut-être ont-ils raison, mais il ne faut pas s’étonner que ces mêmes étrangers, revenus chez eux, manifestent à leur tour des sentiments comparables. Les mots d’intégration au d’assimilation ne peuvent être valables que pour un petit nombre, mais certainement pas pour la masse, s’il s’agit d’assimilation ou d’intégration réelle, et non d’une apparence due aux circonstances. 

 

 

 

 

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La grande question du XXI° siècle sera, quelque soit le discours des politiciens, la démographie galopante des pays du Tiers Monde et la paupérisation concomitante des populations, qui ira jusqu’à la famine. Car les hommes se multipliant sans frein, les ressources du monde finiront par ne plus suffire. C’est déjà le cas, dans bien des endroits, simplement parce qu’il est impossible de rémunérer ceux qui produisent en excédent.

Dans le règne animal, le nombre des grands transhumants comme les rênes par exemple, stagne depuis des décennies, limité qu’il est par les possibilités alimentaires des pâturages. C’est une loi immuable de la nature.

Il ne peut être question de juger les civilisations les unes par rapport aux autres. Chacun trouvera la sienne supérieure à celle du voisin. Il n’en reste pas moins que la civilisation technique occidentales, malgré ses défauts, a pris une telle importance pour nous et une telle avance scientifique sur celles des pays du Tiers Monde que nous ne pouvons plus feindre d’ignorer le danger représenté par une immigration importante, non contrôlée, insidieuse et qui n’a pas tendance à se tarir, loin de là.

Sur le plan historique, l’invasion par des hommes d’une civilisation moins avancée, s’est toujours terminée par la régression de la civilisation la plus avancée. Pour rester dans les temps modernes, on peut constater de nos jours que les medias et les hommes politiques, par ailleurs si bavards et si prompts à s’indigner des atteintes à la dignité et aux droits de l’homme, ont oublié de s’indigner du chantage du Chef d’État sénégalais nous prévenant que « les noirs à la recherche d’un travail envahiront progressivement la France qui sera bien obligée de les prendre en charge ». Cet état d’esprit, publiquement exprimé, aurait eu un prédécesseur le dictateur algérien Boumediene qui pensait que « l’invasion se ferait non pas par les armes, mais par la prolificité des ventres des femmes algériennes » ce qui dans une forme moins « littéraire », exprime rigoureusement la même idée. D’autres Chefs d’État le pensent mais ne le disent pas aussi crûment.

 

 

 

 

 

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Il est bon de se rappeler qu’il s‘agit de deux Chef d’État francophone, indépendants depuis longtemps et qui n’ont pas de frontière commune avec la France. Ces deux déclarations n’ont soulevé aucune objection et ont été enregistrées sans autre commentaires alors qu’elles démontrent de façon péremptoire l’incapacité de ces États à résoudre les problèmes de simple survie qui se posent à eux.

Cette incapacité est générale dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Centrale et du Sud. Parmi les problèmes qui se posent à ces pays (et ils sont nombreux), qu’il faudra bien résoudre à plus ou moins brève échéance, deux au moins méritent toute notre attention : la démographie et l’utilisation des ressources en eau douce, qui est un corollaire pour certains d’entre eux.

La démographie :

La démographie galopante prend, dans les pays du Sud et de l’Est, des allures de cataclysme. C’est une bombe à retardement qui risque de faire sauter ces pays un jour ou l’autre, ce qui ne sera pas sans conséquences graves en Occident.

C’est une vieille histoire dont les effets désastreux ne manquent jamais. Déjà dans l’empire romain, la démographie dans les pays barbares (au sens grec du mot), constituait un danger perceptible et la civilisation gréco-romaine a toujours lutté contre les infiltrations et les tentations d’invasion par toutes sortes de moyens. Le Romains utilisèrent les barrières naturelles, comme le Rhin et le Danube et en Afrique du Nord les « Limes », fortifications et réseaux de voies de communication qui couvraient tout le sud Algérien et Tunisien, dont l’étonnant tracé a été mis en évidence par la photographie aérienne pendant la guerre d’Algérie. Son importance en fait le type même de ce qu’on appelle « un travail de Romains ».

Les frontières ont tenu tant que l’Empire a été dirigé d’une main de fer par des empereurs conscients du danger, jusqu’aux invasions barbares, cherchant un « espace vital ».

Ce fait, allié à un malthusianisme romain facilite les choses. Ces invasions constituent une véritable catastrophe et notre civilisation qui faillit périr, à tout de même perdu plusieurs siècles dans son évolution.

 

 

 

 

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Dans les temps modernes, les solutions envisageables ne sont plus les mêmes, mais le danger n’en est pas moins à nos portes et ce n’est pas en ergotant sur les droits de l’Homme que l’on trouvera une solution, même incomplète, à ces problèmes, que ce soit en Occident ou dans les pays du Tiers Monde.

Si le problème démographique ne s’est pas posé avec trop d’acuité jusqu’à présent, il n’en existait pas moins, mais masqué par les aspects restrictifs des fléaux dits « naturels » comme les guerres, les famines, les épidémies, les inondations et les tremblements de terre.

Les guerres tribales ont pour effet immédiat de diminuer le nombre des hommes capables de procréer, d’autant qu’elles s’accompagnent de massacres de femmes et d’enfants, les occidentaux en savent quelque chose.

La dernière guerre irano-irakienne a tué des millions d’hommes et d’enfants-soldats. Alors que les occidentaux semblent avoir compris, les orientaux, malgré des conditions matérielles plus que précaires, n’ont subi qu’un arrêt provisoire de la natalité qui a repris de plus belle. Pour les musulmans, la natalité est une véritable bénédiction divine qui apporte son lot de travailleurs, de soldats de la « djihad », ou « guerre sainte », comme aux temps où la victoire dépendait des gros bataillons. Aucun raisonnement, aussi valable ne soit-il, n’y fera rien, car cette fécondité voulue vient d’un sentiment profondément enraciné dans la conscience populaire. Le fatalisme musulman fait que, l’avenir étant écrit, on n’y peut rien changer.

Les famines et la malnutrition :

Le spectre des famines des anciens temps, hantent encore la mémoire des peuples occidentaux, bien qu’elles aient cessé d’exister. Il n’en est pas de même pour les pays du Sud, aux faibles ressources agricoles, gouvernés au jour le jour, et où l’imprévoyance est la règle. Ces famines sont évidemment accompagnées d’une mortalité démentielle. Les Pays nantis que nous sommes, tentent d’apporter une aide généreuse, mais souvent dérisoire car tardive et sans commune mesure avec l’ampleur du problème. Les moyens sont quelquefois inadaptés et trop ponctuels, et pourtant, il n’est pas possible de faire autrement. Ce travail de Pénélope n’a d’effet que temporaire ! « Il est toujours préférable d’apprendre à pécher plutôt que de donner un poisson » (proverbe chinois).

 

 

 

 

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À ces fléaux, il faut ajouter les tremblements de terre et les inondations sur lesquels l’influence des hommes semble utopique. Ce n’est pas le grandiose projet de digue protégeant le Bangladesh des inondations, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et d’argent qui apportera une solution, d’ailleurs plus personne n’en parle.

Les épidémies :

Dans le Tiers Monde, en général, les conditions d’hygiènes sont telles que la mortalité, surtout infantile, y est importante. C’est surtout vrai dans les bidonvilles des grandes agglomérations où la proximité, la surpopulation sont des facteurs déterminants dans l’apparition des grandes épidémies. Le service de santé qui pourrait à la rigueur arrêter l’expansion des maladies à leur début est pratiquement inexistant.

Il faut remarquer que les médecins originaires de ces pays ont une fâcheuse tendance à s’installer dans les pays riches où ils ont fait leurs études, souvent comme boursiers, plutôt que d’aller aider leurs compatriotes qui auraient bien besoin de leurs lumières. Cela ne devrait pas être toléré, sauf exception bien entendu. On préfère laisser cette tâche ingrate à l’ancien colonisateur ou aux associations internationales ou non.

Durant la période dite « coloniale » la lutte entreprise contre des maladies comme : la maladie du sommeil, la lèpre, la tuberculose, le paludisme, les maladies parasitaires etc., a connu un succès certain, diminuant fortement la morbidité et la mortalité.

Que constate-t-on dans ces pays, maintenant indépendants ?

Que la plupart de ces maladies repartent de plus belle et que d’autres apparaissent, facilitées par une malnutrition endémique, menaçant même les pays occidentaux en raison de la facilité de voyages, des communications et de l’émigration.

Devant l’ampleur du désastre provoqué par le S.I.D.A., il est vain de mettre en avant tel ou tel secteur de l’Humanité. On devra chercher les responsables primaires ; même l’Office Mondial de la Santé (OMS) a baissé les bras en ce qui concerne l’Afrique, en ne classant pas le S.I.D.A. en priorité absolue, faute de moyens techniques de promotion ou de traitement.

 

 

 

 

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Il faut bien se rendre compte qu’au Zaïre le pays le plus infecté, on constate une énorme recrudescence de tuberculoses dont on ne sait si elle est la cause ou l’effet du S.I.D.A. Le Zaïre est devenu un champ d’expérimentation et rien d’autre. Le coût d’un traitement d’une efficacité douteuse est tel que son application étendue dépasse les possibilités de toutes les organisations, même internationales.

Actuellement, plus de 54% des contaminés sont des femmes, dont 25% des enfants son séropositifs.

Seule une prophylaxie purement sanitaire (sans traitement ni vaccination, ce qui est le cas pour le S.I.D.A.) bien conduite et bien surveillée permettrait de limiter les dégâts, mais l’anarchie qui règne dans ce pays rend caduque toute réglementation, car non appliquée, ni efficace, faute de volonté et de moyen la récente déclaration d’un professeur de médecine Zaïrois rend le tableau encore plus noir. Le budget annuel total de l’hôpital de Lubumbashi (grosse ville industrielle) est égal au coût du traitement d’un seul séropositif américain. Quand on pense que l’unité de compte des séropositifs est le million, on comprend mieux l’inutilité des efforts accomplis et le classement de l’O.M.S.Si un traitement ou une vaccination était trouvé dans l’immédiat, il est fort probable que son emploi sera prioritairement réservé aux pays occidentaux.

On peut rêver d’un traitement facile à pratiquer et peu onéreux, il faudra encore persuader les populations africaines de se soigner, alors que le service de santé est pratiquement inexistant, en dehors de quelques cités privilégiées.

Toute prophylaxie, pour être valable, doit toucher un gros pourcentage de la population et exige un suivi permanent, une organisation puissante en personnel, des moyens de transports et un financement abondant.

Qui prendra en main un tel programme et le financement ?

Il n’est que de voir la panique qui s’est emparée des politiques dans les pays les plus évolués, et qui tardent à prendre les mesures qui s’imposent portant de toute urgence. Peut-être faudra-t-il attendre que la maladie dispa-  /...

 

 

 

 

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                                                                                                                                       ... -raisse d’elle-même par atténuation de la virulence ou adaptation du virus, comme fut le cas dans les effroyables épidémies de peste noire au Moyen Age ? Mais après combien de millions de morts ?

L’eau douce :

La répartition de l’eau douce est à étudier, car en relation directe, dans de nombreux cas avec l’augmentation de la population et le besoin impératif de la nourrir.

La répartition de l’eau commence à faire l’objet d’âpres discussions, qui ne maqueront pas dégénérer en conflits locaux ou même internationaux. Il n’est pas question d’envisager la construction d’usines de désalinisation de l’eau de mer, comme certains pays pétroliers d‘Arabie.

C’est pourtant dans les pays subtropicaux d’Asie et d’Afrique que la question risque de se poser rapidement, d’autant plus que les populations concernées ont déjà de multiples raisons de se haïr et ne manqueront pas d’en ajouter une, vitale celle là. Les gouvernements sont souvent d’une imprévoyance rare pour l’avenir, qu’ils jugent toujours lointain. Deux exemples récents, pris dans des pays relativement prospères, suffiront à illustrer ces propos.

On sait que les travaux pharaoniques du barrage d’Assouan devaient amener une prospérité sans égale en Égypte en cinq ans. Les bénéfices escomptés ont été absorbés uniquement par l’excédent de population apparu durant cette période. Seuls les Nubiens, riverains de l’immense Lac Nasser, tirent un certain avantage d’une pêche plus facile. Sur le plan purement agricole, la disparition presque totale des terres rouges d’Éthiopie retenues par le barrage a fait disparaitre l’inondation fertilisante alors qu’elles entretenaient la prospérité de l’Égypte depuis des millénaires, et les alluvions s’entassent derrière le barrage sans intérêt pour personne. Les terres agricoles exigent de plus en plus d’engrais chimiques, sur enrichissant les produits indispensables ; de plus, les couches de sel réapparaissent en surface. On avait sans doute oublié que la vallée du Nil est un ancien milieu marin.

 

 

 

 

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Autre grave problème créé uniquement par l’intervention de l’homme : La disparition progressive de la mer d’Aral en U.R.S.S. Le lac salé de 65 000 km² est alimenté en eau douce par deux fleuves (Amon Daria et Syr Daria). Il est pourtant en voie de disparition, sa surface diminuant chaque jour, découvrant des milliers des milliers de km² de plaines salées inutilisables à cause d’une évaporation qui est de tous les temps, mais surtout d’une énorme irrigation des champs de coton en amont qui prive la mer d’Aral d’un apport suffisant d’eau douce.

Au désastre écologique s’ajoute comme toujours un désastre humain représenté par la perte d’une source de protéines fournie par une pêche active et une augmentation de la salinité de l’eau qui a fait disparaitre de nombreuses espèces poissons. La mer d’Aral sera bien tôt une mer morte et les populations riveraines seront bientôt obligées de s’expatrier. L’Homme n’est bien souvent qu’un apprenti sorcier.

Ces exemples pris volontairement dans de grands pays, en temps de paix, sans conflits avec d’autres, montrent à l’évidence l’importance de la répartition et de l’utilisation rationnelle de l’eau douce. Quelle sera l’attitude des pays traversés par des fleuves dont les populations voient leurs besoins augmenter sans cesse en raison de la démographie, alors que la quantité d’eau disponible tend à rester constante, sinon à diminuer ?

Le Tigre et l’Euphrate en Mésopotamie (Irak) semblent avoir des ressources inépuisables, et pourtant ils montrent déjà leurs limites. Un effet, la Turquie où ces fleuves prennent leur source, entend construire d’immenses barrages sur son territoire pour irriguer de vastes zones.

Quand les palestiniens gouverneront la Cisjordanie, qui pourra les empêcher de puiser l’eau du Jourdain sur son territoire. Or cette eau est indispensable à Israël. Les conflits latents dans le Proche Orient pour des questions de nationalité, de religion, d’ethnie, de misère, ne manqueront pas de resurgir en s’amplifiant quand il s’agira d’un problème aussi vital que celui de l’eau, vraie source de vie dans ces régions où la pluie est rare et presque toujours insuffisante. 

 

 

 

 

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Si l’on veut bien réfléchir à ces problèmes, on se rend compte qu’en réalité rien ni personne ne pourra arrêter la démographie dans les pays dits « du Sud », dont le malheur est inscrit dans la comparaison des courbes vivrières et de natalité qui sont de plus en plus divergentes. L’histoire d’une aide conditionnée par la démocratisation dans un pays d’Asie ou d’Afrique qui visent sous des dictatures sanglantes ou de despotes plus ou moins « éclairés ». Dans ces pays la plus grande partie du budget est dévorée par l’armée et les fonctionnaires en surnombre, mal payés, incompétents, corruptibles à tous les échelons et qui forment la base de la clientèle électorale. Bien entendu, quand la situation est vraiment très mauvaise, on ne manque jamais d’en accuser l’étranger, quel qu’il soit, qui vit largement au dépends des indigènes. C’est encore pire quand on fait intervenir la religion et les coutumes tribales. Certains pays sont des théocraties, non évolutives. Comment y faire diminuer la natalité et modifier les mentalités ?

À l’heure présente, seule la Chine a réussi cet exploit et de six enfants par famille, la moyenne est tombée à deux. C’est le seul succès connu, mais en appliquant des mesures coercitives que notre morale réprouve, elles ont pourtant permis d’éviter les nombreuses famines que la Chine connaissait périodiquement.

L’Inde, où ce problème se pose avec la même acuité a totalement échoué avec des méthodes volontaristes !