L’auteur fait ici allusion au « Mektoub !» (C’était écrit !) et au « Inch’Allah !» (Si Dieu veut !).

Il semble bien y avoir là un Lapsus Scriptu. Henri Vercellotti voulait certainement parler de « prédestination » et non de « préméditation ».

La prédestination est un concept théologique qui concerne l’accés à la vie éternelle.

Cette « prédestination » dans l’Islam, découle de l'intention inéluctable de Dieu dont procède toute action, toute situation, pour un croyant.

Par exemple, dans le Coran, Allah a créé l'être humain libre de croire ou de ne pas croire. Mais le libre choix de l'être humain ne peut être total ou absolu, car l'Homme ne peut pas être égal à Dieu. Ainsi, la volonté humaine est toujours postérieure et soumise à la volonté divine d'Allah. Ce déterminisme musulman correspond donc à une prédétermination de tout par Dieu lui-même. Cette préméditation évoque la prédestination qui est un concept théologique selon lequel Dieu, aurait choisi de toute éternité, et secrètement, ceux qui seront graciés et auront droit à la vie éternelle.

En conséquence, un musulman ne peut gagner son paradis. Il ne peut qu’accomplir le destin qu’Allah a décidé pour lui et le remercier du destin qu’il lui a réservé, quel qu’il soit. « Islam » signifie « Soumission ». Les musulmans prient donc pour remercier et louer Allah à qui il serait impie de demander quoi que ce soit.

Pour les musulmans, tout est prédéterminé par la volonté de Dieu qui est immuable à l’échelle humaine. L’avenir est déjà écrit et, même s’il pourrait être modifié par la volonté de Dieu, il n’a aucune chance de l’être puisque son auteur est omniscient et omnipotent. En conséquence, seuls les croyants déjà choisis par Dieu, seront sauvés .Voilà pourquoi tous les hommes, croyants ou incroyants ne peuvent que s’incliner devant la toute puissance d’Allah et son immense miséricorde.

Chez les chrétiens, cette idée de prédestination est étroitement associée aux débats philosophiques concernant le déterminisme et le nécessitarisme qui a divisé les catholiques et les protestants, entre calvinistes et luthériens, et même entre jansénistes et les jésuites. Chez les musulmans ces débats ne peuvent avoir lieu. Il y aura donc toujours une grande différence entre la prédestination chez les musulmans, chez le juifs et chez les chrétiens, même calvinistes. Les protestants croient que leur salut est prédéterminé par la volonté divine. Pour certains (ex :  calvinistes), cette volonté divine insondable ne peut être infléchie, pour d’autres (ex : luthériens) la volonté divine peut évoluer mais l’homme ne pourra jamais avoir aucune certitude sur son salut puisque Dieu ne lui doit rien.

Pour les chrétiens, chacun peut avoir droit à la vie éternelle. Les catholiques croient qu’il faut gagner son salut. Il suffit pour cela de se tourner sincèrement vers Dieu avant sa mort, même au dernier moment. Pour tous les chrétiens, Dieu aime sa créature, l’Homme, et tous les chrétiens, catholiques ou non, doivent l’aimer. L’avenir est écrit, mais peut être modifié par la volonté divine. D’où la croyance en l’efficacité de la prière qui permet d’obtenir les faveurs de Dieu.

 

Pour les juifs, seuls les juifs seront sauvés « a priori » parce qu’ils appartiennent au peuple élu. De plus, seule la colère de Dieu, peut perdre un juif s’il s’écarte de la loi divine. Les non-juifs, eux, sont simplement exclus de la vie éternelle. Les juifs comme les non-juifs doivent tous craindre la colère de Dieu.

ï Livre (P05) 


Selon Hérodote (I, 107-130), Cyrus II est le fils de Cambyse Ier, fils du Roi perse Cyrus Ier, et de Mandane, fille du Roi mède Astyage. Or Astyage a vu en rêve que son petit-fils deviendrait Roi à sa place : il ordonne donc à Harpage, l’un de ses parents, de faire disparaître l’enfant. Harpage, ne voulant pas en être le meurtrier, le confie à Mithridatès, bouvier royal de la cour mède. La femme de celui-ci, qui vient de perdre un enfant mort-né, le convainc de ne pas exposer le bébé aux bêtes fauves, mais de le garder et de l’élever comme leur enfant. Mithridatès substitue donc à Cyrus son fils mort-né, dont il abandonne le corps dans la montagne, paré des habits du prince. La ruse est découverte lorsque Cyrus a dix ans : lors d’un jeu dans lequel il tient le rôle de roi, il a sévèrement puni le fils d’Artembarès, dignitaire mède. Celui-ci le dénonce à Astyage, qui reconnaît son petit-fils. Pour se venger d’avoir été trahi, le Roi sert à Harpage les restes de son propre fils au cours d’un festin. Puis, les mages ayant assuré qu’il n’a plus rien à redouter, Cyrus ayant porté le nom de roi, il renvoie le garçon auprès de ses parents véritables.

ï Livre (P09)


 En -522, Cambyse II apprend l’usurpation du trône par son frère Bardiya. Alors qu'il rentre en hâte vers la Perse, il meurt au début de l'été d'une gangrène à la suite d'une blessure à la cuisse contractée en Syrie. Selon Hérodote, il serait mort à Ecbatane ( Hamath en Syrie).

Le problème « Gaumata/Bardiya »

L'histoire de Gaumata/Bardiya  est une des grandes énigmes de l'histoire de l'empire perse. Cyrus II le Grand choisit Cambyse, son fils aîné, comme héritier. Son plus jeune fils, Bardiya, reçut cependant la gestion des provinces de l'Est de l'Empire.

La tradition la plus connue, rapportée par Hérodote et tous les auteurs grecs, ainsi que par Darius lui-même, est que Bardiya avait été assassiné en secret, soit sur ordre de Cambyse, soit par le mage Gaumata. Celui-ci, grâce à une grande ressemblance avec Bardiya, aurait réussi à se faire passer pour lui et à prendre la succession de Cambyse II, avant même la mort de celui-ci, probablement supporté par l'aristocratie Perse. Diverses versions de cette histoire ont été rapportées, dans lesquelles c'est le frère du mage qui accède au trône.

Les seuls éléments dont on est à peu près sûr concernant la succession de Cambyse II en -522 sont les suivants :

·       en mars -522, Bardiya ou son usurpateur Gaumata se soulève en Perse contre Cambyse II, alors que celui-ci est en Égypte ;

·       au début de l'été -522, Cambyse meurt en Syrie, alors qu'il se dirige vers la Perse ;

·       en juillet -522, Gaumata/Bardiya est déclaré grand Roi de l'empire Perse ;

·       le règne de Gaumata/Bardiya a profondément mécontenté l'aristocratie Perse ;

·       Gaumata/Bardiya a été assassiné par une coalition de généraux le 29 septembre -522, l'un des leurs, Darius lui succède sur le trône.

ï Livre (P10)


Le problème est de savoir si un usurpateur s'est fait passer pour Bardiya, ou bien si c'est vraiment Bardiya qui a pris la succession de Cambyse. Dans l'inscription que Darius a fait graver sur la falaise de Behistun, on peut lire :

« Ce royaume que Gaumata le Mage ravit à Cambyse, ce royaume appartenait depuis l'origine à notre lignée: puis Gaumata le Mage ravit aussi bien la Perse, la Médie que les autres pays, il en fit sa propre possession, il en devint Roi. [...] il n'y eut personne, ni un Perse, ni un Mède ni quiconque de notre lignée qui pût ravir le royaume à Gaumata le Mage. Le peuple le craignait fort. Il exécutait beaucoup de gens qui auparavant avait connu Bardiya. Voilà pourquoi il tuait des gens: « qu'ils ne sachent pas que je ne suis pas Bardiya, le fils de Cyrus! ». Personne n'osait rien dire sur Gaumata le Mage jusqu'à ce que j'arrive. Alors, j'ai imploré Ahura-Mazda, Ahura-Mazda m'a apporté son soutien: le dixième jour du mois de Bagayadi, avec un petit nombre d'hommes, je tuai Gaumata le Mage et ceux qui étaient ses principaux partisans: je le tuai à Sikayauvati, une place forte en Médie, dans la région de Nisaya. Je lui ravis le royaume, par la puissance d'Ahura-Mazda, je devins roi, Ahura-Mazda me remit le royaume. »

Une coalition de sept généraux Perses décida donc de renverser l'usurpateur. Bénéficiant de complicités à l'intérieur du palais, ils purent atteindre les quartiers royaux ; après avoir tué les eunuques de la garde rapprochée du grand Roi, ils pénétrèrent dans sa chambre et l'assassinèrent dans son lit.

... ou bien Darius est-il un usurpateur ?

Mais il faut se méfier de ces inscriptions, que Darius utilisait comme outil de propagande. Darius aurait pu, si le vrai Bardiya était effectivement monté sur le trône, le faire passer pour un usurpateur. En épousant par la suite des filles de Cyrus, il continuait la dynastie achéménide après s'être posé comme son protecteur.

 

Le débat est loin d'être clos, car on ne dispose pas de témoignages directs de l'époque hormis celui de Darius, Hérodote ayant rapporté sa version plus d'un siècle après les faits.

ï Livre (P10)


 Selon Hérodote, Artaphernès disposait d'une autorité étendue à « tous les pays maritimes d'Asie ». C'est donc contre lui que se révoltent les cités grecques ioniennes en -498.

Préoccupé par les affaires grecques, il accueille Hippias, tyran d'Athènes chassé par son peuple, à sa cour. Vers -500, le tyran de Milet Aristagoras le convainc de participer à un raid contre l'île de Naxos mais après plusieurs mois de siège l'entreprise tourne court. Aristagoras, tombé en disgrâce et sommé de rembourser les frais engagés par Artaphernès, pousse l'Ionie à la révolte.

En -499, Artaphernès subit une offensive des Ioniens révoltés alliés à Eréthrie et Athènes sur sa capitale Sardes. Replié dans l'acropole, il parvient à les repousser mais ne peut les empêcher de piller et incendier la ville basse. Il prend sa revanche à Éphèse en écrasant les alliés grecs ce qui met fin à l'intervention d'Athènes. Après plusieurs années de guerre, Artaphernès parvient à mater l'insurrection. Lors de la prise de Milet, il l'a fait raser et déporte sa population.

Discrédité par l'ampleur de la révolte, Artaphernès doit déjouer un complot de ses officiers et procède à de nombreuses exécutions. Après la phase de reconquête brutale, il fit preuve de mesure en laissant leur autonomie aux cités grecques qui s'étaient révoltées et en leur imposant un tribut modéré.

ï Livre (P11)


La date la plus importante, peut-être, de toute l’histoire d’Érétrie — celle qui, en tout cas, voit la cité être subitement projetée sur le devant de la scène politique internationale — est l’année 490 av. J.-C. : c’est, en effet, le moment où l’armée perse, envoyée en Grèce par le Roi Darius Ier pour punir les alliés des Ioniens révoltés contre son autorité à partir de -499, s’empare de la ville après un siège de six jours, et cela très peu de temps avant que les Perses ne soient eux-mêmes défaits par les Athéniens à Marathon (première Guerre médique). Mais il n’est guère facile d’évaluer l’impact de cet événement sur les habitants et les édifices de la cité. Car si les sanctuaires furent à coup sûr incendiés (sans être nécessairement détruits de fond en comble), rien ne prouve que toute la ville ait été rasée ou réduite en cendres. D’autre part, la déportation pratiquée par les vainqueurs n’a touché qu’une partie sans doute réduite de la population, beaucoup d’Érétriens ayant pu trouver refuge dans les zones montagneuses du territoire, restées inaccessibles à l’armée des envahisseurs. Il est néanmoins assuré que plusieurs centaines d’Érétriens, y compris des femmes et des enfants, furent emmenés loin de Grèce pour être finalement installés au nord de Suse (Iran), capitale de l’Empire achéménide, au lieu-dit Arderrika; leur présence y est attestée jusqu’au début du IVe siècle av. J.-C. et même plus tard encore. La meilleure preuve qu’en dépit de ce coup très dur la cité n’avait pas perdu tout moyen de résister est fournie par le fait que les Érétriens participèrent courageusement, tant sur mer que sur terre, à la lutte contre l’invasion du Roi Xerxès en -480-479 (seconde Guerre médique). Des émissions monétaires en argent, frappées dès avant le milieu du Ve siècle av. J.-C. et jusque vers 430-425 av. J.-C., attestent même une certaine prospérité, sans parler du riche matériel, surtout attique, livré par les tombes érétriennes de la haute époque classique. On connaît du reste pour cette époque le nom de quelques Erétriens illustres en leur temps : ainsi (probablement) le bronzier Philésios, qui œuvra pour ses compatriotes à Olympie, ou le poète Achaios, auteur de tragédies jouées à Athènes, ou encore l’exilé Gongylos, fondateur en Mysie (Asie Mineure) d’une dynastie princière sous l’égide du grand Roi Darius.

ï Livre (P11)


Hippias, fut tyran d'Athènes de -527 à -510. Hippias est le fils de Pisistrate, auquel il succède avec son frère Hipparque. En réalité, c'est Hippias qui exerce la direction principale de l'État et il est parfois difficile de distinguer ce qui, dans l'œuvre de la tyrannie, revient à Pisistrate ou à ses enfants, tout au moins jusqu'à la mort d'Hipparque, victime d'un complot d'ordre amoureux en -514.

Hippias applique alors un régime de terreur, se méfiant de tout et de tous et multipliant les vexations envers l'oligarchie. De plus, le contexte international s'assombrit avec la disparition de deux tyrans alliés, Polycrate de Samos et Lygdamis de Naxos. À cela vient s'ajouter la conquête perse qui ruine le premier empire maritime athénien, fondé par Pisistrate; ainsi que la brouille de Thèbes et d'Athènes suite à l'alliance de Platées avec cette dernière.

Sparte, inquiète de l'expansion d'Athènes, hésite à intervenir directement. Elle ne s'y décide qu'en -511 sur les invitations de l'oracle de Delphes, soudoyé par les adversaires d'Hippias. Parmi eux, des exilés tels que les Alcméonides, et Cléomène Ier, roi de Sparte. Hippias sera contraint à l'exil, suite à coup d’État militaire en -510. Hippias se retire alors auprès de Darius Ier, le Roi de Perse, et le pousse à entreprendre la première Guerre médique, pendant laquelle il est tué à Lemnos, peu après la bataille de Marathon en -490.

ï Livre (P13)


Le Péan est un chant guerrier. Il était initialement un chant d'action de grâces en l'honneur du dieu, Péan ou Péon qui était d'abord , chez les Grecs archaïques, un dieu guérisseur. Le mot devient ensuite une épithéte accolée au nom d'Apollon comme un surnom (ou épiclèse), pour finir par désigner un chant d'action de grâces en l'honneur du dieu. Dès Homère, le péan est également un chant solennel et collectif à Apollon, en imploration ou en action de grâce. Par la suite, le péan peut être chanté en l'honneur d'autres dieux, comme Arès. Il est traditionnellement chanté avant une bataille, au départ d'une flotte, après une victoire. Le caractère solennel du chant explique que l'on ait baptisé de son nom un pied tétrasyllabique composé de trois brèves et d'une longue.

Lorsque la ligne grecque est en place, Miltiade donne un simple ordre : « À l'attaque ». D'après Hérodote, les Grecs courent toute la distance qui les sépare des Perses (huit stades soit environ 1 500m) en hurlant leur cri de guerre :

« Ελελευ ! Ελελευ ! ».             (Elelef ! = « À l'attaque ! »)

C'est cependant douteux, l'armure complète, au moins 20 kg, est bien trop lourde. Cette course est donc une marche rapide, en rangs serrés, qui s'accélère en une charge sur les derniers 100 mètres afin d'arriver à pleine vitesse sur l'ennemi. Cette tactique présente l'avantage de subir moins longtemps les flèches des archers perses dont la limite de portée est estimée à 200 mètres. Hérodote suggère que c'est la première fois qu'une armée grecque court vers son adversaire. C'est peut-être parce que c'est la première fois qu'elle affronte un ennemi avec une telle puissance archère. Selon Hérodote, cela surprend les Perses pour qui cette charge des Grecs confine à la folie car ils n'ont ni cavalerie ni archers. Les Perses sont aussi habitués à ce que leurs adversaires grecs aient peur d'eux et s'enfuient plutôt qu'ils ne s'avancent.

ï Livre (P14)


Cf. aussi Page 14. Selon Plutarque , après la bataille, Euclée fut envoyé à Athènes par Miltiade, le commandant des neuf mille Athéniens et des mille Platéens, pour  annoncer la victoire et prévenir du départ des Perses par mer. Le jeune guerrier aurait parcouru au pas de course les 42 kilomètres séparant Marathon de la Cité d’Athènes. Harassé par son parcours à travers la montagne, il mourut après avoir annoncé la victoire (« Nenikekamen ! », « nous sommes victorieux !»),.

Lucien de Samosate, rhéteur postérieur à Hérodote et à Plutarque semble avoir confondu l’exploit de Philippidès et celui d’Euclée, et sur son affirmation, Phidippidès est passé à la postérité pour avoir couru la distance -Marathon-Athènes. John A. Lucas, de l’Université de Pennsylvanie précise que Lucien de Samosate est le seul auteur ancien à mentionner Phidippidès comme coursier de Marathon. Cela impliquerait que Phidippidès ait fait le chemin d'Athènes à Sparte, puis qu'il se serait rendu sur Marathon, pour enfin retourner sur Athènes et y mourir d'épuisement. Cette hypothèse qui correspond à un parcours de plus de 550 km semble tout à fait irréaliste.

ï Livre (P15)


 Thémistocle (v. 524 – 459 av. J.-C.) est un homme d'État et stratège athénien. Il joua un rôle déterminant dans la victoire grecque lors de la deuxième guerre médique. Né dans une famille de petits commerçants, son père, Néoclès, du bourg de Phréar, appartenant à la tribu Léontide, n'appartient pas à l'aristocratie ; d'après Phanias de Lesbos, sa mère s'appelle Euterpe, est originaire d'Halicarnasse, et appartient au lignage sacerdotal des Lycomides, noblesse de second ordre.

Lorsque le danger d'une invasion des Perses se précise, il joue un rôle décisif et réussit à convaincre les Grecs (Athéniens, Spartiates, Corinthiens, Péloponnésiens) de se regrouper dans la ligue panhellénique.

Doué, hardi, éloquent, avide de gloire et de richesses, fougueux, vaniteux et ambitieux, Thémistocle montre une absence totale de scrupules, mais a toutes les qualités d'un grand homme d'État, avec la capacité de voir à long terme, et le courage de défendre et d'imposer ses idées. Entre autres traits d'humour que lui attribue Plutarque, il y a celui-ci : comme le fils de Thémistocle abusait de la tendresse de sa mère et se servait d'elle pour gouverner son père, Thémistocle remarquait en plaisantant que son fils avait plus de pouvoir qu'aucun Grec. « Athènes commande à la Grèce, je commande aux Athéniens ; ma femme me commande, et mon fils commande à sa mère », disait-il. Mais Thémistocle aime aussi le luxe, et son orgueil tyrannique irrite beaucoup de ses compatriotes 

ï Livre (P15)


 Dans la plupart des cités grecques, les archontes sont des dirigeants.

Aristote explique qu'au début de la vie d'Athènes (dans les temps mythiques des Cocrides), les premiers archontes étaient le Roi et le polémarque, puis l'archonte éponyme :

·  L'archonte éponyme ,(littéralement « l'archonte », sans autre précision), avait en charge l'administration civile et la juridiction publique. Il était le tuteur des veuves et des orphelins et surveillait les litiges familiaux. Il s'occupait aussi du théâtre en nommant les mécènes et les vainqueurs de tétralogies. Il donnait son nom à l'année de son archontat 2.

·  L'archonte-roil avait en charge les affaires d'homicide et les crimes d'impiété. Il lançait les interdits religieux et devait être obligatoirement marié. Il préside les cérémonies religieuses.

·  Le polémarque avait en charge les affaires militaires. Avec l'importance croissante des stratèges, l'archonte polémarque perdit peu à peu de son importance. L'archonte polémarque Callimaque, par exemple, fut positionné sur l'aile droite de l'armée grecque à la bataille de Marathon, probablement à titre honorifique, tandis que le stratège Miltiade commandait l'armée.

Les trois magistrats suprêmes étaient réputés désignés à vie, puis pour dix ans, enfin pour un an. À une date inconnue, les trois archontes se voient secondés par six thesmothètes, qui sont les gardiens de la législation, ce qui porte le nombre d'archontes à neuf. Enfin, Clisthène ajouta un secrétaire, chargé de rédiger les avis des neuf autres archontes. Dès lors, leur nombre est de dix, comme pour les autres magistratures athéniennes.

Avec ce système, seules les catégories les plus aisées étaient représentées. 

ï Livre (P16)


 Il semble y avoir là une confusion entre l’archonte Thémistocle et l’historien Thucydide (et non Thucydice), qui est un homme politique et historien athénien, né vers 460 av. J.-C., mort, peut-être assassiné, entre 400 et 395 av. J.-C. et qui est l’auteur de « l’Histoire de la guerre du Péloponnèse », récit du conflit athéno-spartiate, qui se déroula entre 431 et 404.

En parlant du Pirée, Thucydide nous explique que Thémistocle « trouvait l’endroit heureusement conformé avec ses trois ports naturels et pensait qu’eux-mêmes [les Athéniens] devenus marins, ils se trouveraient en bonne passe pour acquérir de la puissance ». Aussi en 493, lors du premier archontat de Thémistocle, les travaux au Pirée commencent. Les chantiers navals permettent la construction d’une flotte assez importante pour battre les Perses à la bataille de Salamine en 480. Cette victoire persuade les Athéniens de l’utilité d’une puissance maritime ; la ville d’Athènes ayant été détruite par les Perses, ils s’emploient à la reconstruire en la fortifiant et en font de même pour le Pirée qui a quelque peu souffert également de l’invasion perse. 

ï Livre (P16)


  Les Thermopyles sont un célèbre défilé de Grèce situé le long du golfe Maliaque, au pied du mont Callidrome, contrefort du mont Oeta. C'est la route de la Thessalie vers la Grèce centrale, la seule par où les chars et une armée pussent passer dans l'Antiquité. En réalité, il se composait d'un double défilé séparé par une petite plaine de moins de 2 kilomètres de long sur 800 mètres de large. Aux deux extrémités, un étranglement ne laissait place entre le mont et la mer que pour le passage d'un seul char formant ainsi une porte orientales et une porte occidentale.

Aujourd'hui les alluvions du Sperchios (ou Hellada), en comblant le fond du golfe, ont complètement changé l'aspect des Thermopyles; le fleuve se détournant vers l'Est coule le long de l'ancien rivage jusque bien au delà de l'Est des Thermopyles. En raison de ces apports alluvionnaires  le rivage a reculé, laissant la place à une plaine côtière étroite mais suffisamment large pour permettre le passage d'une route, d'une autoroute et d'un chemin de fer.

 

Elles doivent leur nom aux nombreuses sources chaudes qui jaillissent au pied de la falaise. La légende veut qu'Héraclès se soit baigné dans la rivière afin de se laver du poison de l'Hydre de Lerne qui recouvrait sa peau, transformant ainsi le cours d'eau en source chaude.

ï Livre (P20)


  Éphialtès ou Éphialte de Trachis fils d'Eurydémos, est un Grec Malien, qui dévoila à Xerxès Ier le sentier de l'Anopée , qui conduisait vers les montagnes au sud des Thermopyles et qui rejoint la route principale derrière les positions grecques en passant derrière les falaises trachiniennes. Guidé par Éphialtès et commandé par Hydarnès, un détachement de l'armée perse utilisa ce chemin pour contourner et prendre à revers l'armée grecque coalisée ; en chemin il rencontra 1 000 Phocidiens qu'il mit en fuite.

  Éphialtès attendait être récompensé par Xerxès, mais il n'obtint rien et dut se réfugier en Thessalie. Les amphictyons offrirent une récompense pour sa mort. Selon Hérodote, il fut tué pour une raison apparemment sans rapport par Athénade de Trachis, vers 470 avant J-C. Pourtant les Spartiates récompensèrent tout de même Athénade.

Hérodote note que deux autres hommes ont été accusés de trahir cette piste aux Perses : Onetas, originaire de Carystos et fils de Phanagoras et Corydallos, originaire d'Anticyre, d'une part, et un autre non identifié, d'autre part. Néanmoins, il soutient qu'Éphialtès est celui qui a révélé cette piste car « les députés des Grecs, les pylagores, qui doivent avoir eu les meilleurs moyens pour établir la vérité, n'offraient pas de récompense sur la tête d'Onetas et de Corydallos, mais sur celle d'Éphialtès de Trachis »

Depuis qu'Éphialtès a trahi les Grecs aux Thermopyles, en grec "Éphialtès" signifie "cauchemar". Éphialtès est également utilisé en grec comme synonyme de traître, de façon comparable à l'utilisation de "Judas" dans la langue française.

Il ne faut pas Éphialtès de Trachis confondre avec Éphialtès, homme d'État athénien qui fut assassiné en -461 après avoir été un précurseur de la « démocratie radicale » pour laquelle Athènes deviendra célèbre.

ï Livre (P21)


Thémistocle a un plan précis qu'il impose contre l'avis d'Eurybiade. Il s'agit de combattre dans la rade étroite de Salamine car il est persuadé, à juste titre, que les Perses ne pourront pas entreprendre la manœuvre d'encerclement par les ailes esquissée à l'Artémision. De plus il est persuadé que dans cette passe étroite les navires ennemis se gêneront mutuellement et seront autant de proies pour un abordage ou un éperonnage par les solides trières grecques. Enfin il est persuadé qu'en coupant l'armée perse de sa flotte elle fera demi-tour. Il tient les propos suivants, rapportés par Plutarque : Thémistocle a un plan précis qu'il impose contre l'avis d'Eurybiade. Il s'agit de combattre dans la rade étroite de Salamine car il est persuadé, à juste titre, que les Perses ne pourront pas entreprendre la manœuvre d'encerclement par les ailes esquissée à l'Artémision. De plus il est persuadé que dans cette passe étroite les navires ennemis se gêneront mutuellement et seront autant de proies pour un abordage ou un éperonnage par les solides trières grecques. Enfin il est persuadé qu'en coupant l'armée perse de sa flotte elle fera demi-tour. Il tient les propos suivants, rapportés par Plutarque :

 

« Vous ne parviendrez jamais à arrêter sur terre le flot de cette immense armée. Ce qu'il faut, c'est lui couper les vivres en anéantissant sa flotte de transport. Réduite à la famine, elle n'aura plus d'autre choix que de faire demi-tour. C'est votre seule chance de salut. »

ï Livre (P22)


Ariaménès est un demi-frère de Xerxès Ier et donc un prince perse. On ignore qui est sa mère. Il a 15 frères dont Artobarzanès et Ariabignès. D’après Plutarque, à La mort de Darius, Ariaménès (ou Ariménès comme il l’appelle à un autre endroit) aurait fait valoir ses prétentions au trône de Perse en tant que fils ainé de Darius avant de rendre hommage à Xerxès déclaré Roi par son oncle Artabanus. Plutarque prétend également qu’Ariaménès mourut au début de la bataille de Salamine.(voir aussi page 11)

D’après HérodoteAriaménès est le 13e fils du Roi Darius Ier et c’est Artobarzanès qui a disputé le trône à Xerxès. Pour Hérodote, Darius a désigné Xerxès comme son successeur avant son décès et en suivant l’avis de Xerxès conseillé par Démarate, fils d’Ariston et ex-roi de Sparte frappé d’ostracisme.

Par ailleurs,selon Hérodote, c’est Ariabignès qui dirige l'aile gauche de la flotte perse, composée des navires de Chypre, du Pont, d'Ionie et de Carie. Ariabignès combat de façon héroïque et meurt au combat, ce qui démoralise rapidement ses équipages. Son corps est repêché par le navire de la reine Artémise Ier qui le porte à Xerxès.

Les écrits historiques d’Hérodote sont plus proches des événements et semblent plus fiables que les écrits de Plutarque inspirés par Ctésias dont La crédibilité du récit en tant que source sur l'histoire de l'empire perse est délicate à évaluer et, de ce fait, controversée.

 

Plutarque semble bien avoir attribué à Ariaménès des actions d’Artobarzanès et d’Ariabignès.

ï Livre (P23)


  Aristides (530 av JC - 468 av JC) est un adepte de l'homme d'État Clisthène. Surnommé "le Juste", il est connu comme général dans la guerre Persique. Hérodote le cite comme «l'homme meilleur et plus honorable à Athènes".

Il se fait remarquer comme stratège dans le commandement des forces de la tribu athénienne des Antiochides à la bataille de Marathon. Cela lui valu d’être élu « archonte éponyme » pour l'année suivante (489 à 488). Défenseur d’une puissance militaire terrestre, il s’oppose à la politique navale proposé par Thémistocle et est finalement ostracisé à la fin des années – 480 (entre -484 et -482).

On raconte qu’à l’occasion du vote sur son ostracisme, un électeur analphabète, qui ne le connaissait pas, lui donna son tesson vote pour qu’il écrive le nom d'Aristides. Aristides lui demande alors : « Aristides t’as-t-il fait du tort ? » L’électeur analphabète lui répondit :  « Non, et je ne le connais même pas, mais je n’aime pas l'entendre partout appelé «Le Juste" ». Aristides a ensuite écrit son nom sur tesson de vote.

Au début de l’année -480, Aristides profite du décret rappelant les exilés pour aider à la défense d'Athènes contre les envahisseurs perses. Il est élu stratège pour l'année 480-479. Dans la bataille de Salamine, il apporte un soutien fidèle à Thémistocle, et complète la victoire en prenant pied sur l'île de Psyttalie pour anéantir la garnison persane qui y stationnait.

En -479, il est réélu stratège, et reçoit le commandement des forces d'Athènes à la bataille de Platée.

ï Livre (P25)


  Gélon de Syracuse né vers -540 av. J.-C. et mort en 478 av. J.-C., fut le tyran de Géla, puis de Syracuse.

Chef des armées d'Hippocrate, Gélon lui succède en usurpant les droits son fils. Il s'installe à Syracuse après l'avoir conquise en -485, laissant son frère Hiéron à la tête de Gela, puis détruit Megara Hyblaea, colonie grecque proche de Syracuse, en chasse les habitants1, et annexe son territoire en -483 ou -481.

L'arrivée au pouvoir de Gélon à Syracuse s'accompagne d'un renforcement de la présence grecque en Sicile. Il conduit une série de batailles visant à éloigner les pressions des Sicules et des Sicanes. En outre, il transforme Syracuse en une ville puissante, dotée d'une marine et d'une armée aguerries, en la repeuplant avec la population de Gela et en incorporant une partie des habitants de Megara Hyblaea vaincus. Il s'allie avec Théron d'Agrigente en épousant sa fille, alors que ce dernier choisit une de ses nièces pour épouse. Les deux alliés ont une politique expansionniste contre laquelle s'élève le tyran d'Himère et Anaxiras, Roi de Rhégion qui fait appel aux carthaginois, ce qui entraine la première guerre gréco-punique. Gélon et Théron gagnent la Bataille d'Himère (480 av. J.-C.) et s'emparent de la ville. Ils contrôlent alors la majeure partie de la Sicile grecque, excepté Sélinonte et Messine qui restent sous le contrôle d'Anaxilas. Gélon s'impose comme l'homme fort de la Sicile.

 

ï Livre (P25)


  Pausanias, est un homme politique et général spartiate. Membre de la famille royale des Agiades, il est le fils de Cléombrote Ier et le neveu de Léonidas Ier, le héros des Thermopyles. Régent de Sparte pendant la minorité du fils de Léonidas Ier, son cousin Pleistarchos, il commande l'armée des Grecs qui triomphe à Platées. En 479 et 477, il délivre les villes grecques d'Asie, s'empare de Chypre puis de Byzance.

Pausanias se rend très vite odieux aux Grecs par la brutalité de son commandement. Il est soupçonné de vouloir se constituer un royaume et Sparte le rappelle brutalement. Il est jugé mais acquitté et retourne à Byzance en simple aventurier. Cimon le chasse de la ville vers 472-471 et Pausanias s'installe en Troade, reprenant ses contacts avec la Perse. Il craint la puissance nouvelle d'Athènes avec la ligue de Délos et s'oppose au parti conservateur à Sparte défavorable aux expéditions lointaines et plus inquiet de la situation dans le Péloponnèse et de la montée en puissance d'Argos. De nouveau rappelé à Sparte, il est trahi par un de ses serviteurs, qui dévoile ses plans aux éphores. 

Pour échapper au châtiment, Pausanias se réfugie dans le temple d'Athéna Khalkiokos. Alors que les éphores hésitent quant à son sort, sa mère Théano dépose une brique devant la porte du sanctuaire, et part sans dire mot (Diodore de Sicile, XI, 45, 6). Les éphores décident alors de l'emmurer. Pausanias meurt de faim vers -469.

ï Livre (P25)


    D’après Suétone (Vie de Jules César LXXXIII –( Traduction française de M. Nisard, Paris, 1855« Sur la demande de Lucius Pison son beau-père, son testament fut ouvert et on en fit la lecture dans la maison d'Antoine. César l'avait fait aux dernières ides de septembre, dans sa propriété de Lavicum; il l'avait ensuite confié à la grande Vestale. Quintus Tubéron rapporte que, dans tous ceux qu'il écrivit depuis son premier consulat jusqu'au commencement de la guerre civile, il laissait à Cn. Pompée son héritage, et qu'il avait lu cette clause devant une assemblée de soldats. Mais dans le dernier il nommait trois héritiers; c'étaient les petits-fils de ses soeurs, savoir: Gaius Octavius pour les trois quarts, et Lucius Pinarius avec Quintus Pedius pour l'autre quart. Par une dernière clause, il adoptait Gaius Octavius et lui donnait son nom. Il désignait parmi les tuteurs de son fils, pour le cas où il lui en naîtrait un, plusieurs de ceux qui le frappèrent. Decimus Brutus était aussi inscrit dans la seconde classe de ses héritiers. Enfin, il léguait au peuple romain ses jardins près du Tibre, et trois cents sesterces par tête. » 

ï Livre (P32)


Suivant les auteurs, La mort de Cicéron apparaît comme un exemple de courage et de stoïcisme ou, au contraire, comme un exemple de lâcheté et de pleutrerie. Plutarque mélange habilement les deux versions. « À ce moment, survinrent les meurtriers ; c'étaient le centurion Herennius et le tribun militaire Popilius que Cicéron avait autrefois défendu dans une accusation de parricide. […] Le tribun, prenant quelques hommes avec lui, se précipita […] Cicéron l'entendit arriver et ordonna à ses serviteurs de déposer là sa litière. Portant la main gauche à son menton, geste qui lui était habituel, il regarda ses meurtriers d’un œil fixe. Il était couvert de poussière, avait les cheveux en désordre et le visage pâle et défait par l'angoisse. […] Il tendit le cou à l'assassin hors de la litière. » Avant de mourir, Cicéron déclare à son meurtrier : "Il n'y a rien de propre dans ce que tu fait là, soldat, mais essaie au moins de me tuer proprement."  Alors, Herrenius lui enfonce l'épée dans la poitrine avant de lui couper la tête, et les mains, avec lesquelles il avait écrit les Philippiques, ces quatorze discours écrits par Cicéron contre Marc Antoine. La tête et les deux mains sont clouées sur la tribune du forum romain. Fulvia, l'épouse de Marc Antoine, elle aussi égratignée par les attaques de Cicéron, se vengera en piquant avec son épingle à cheveux la langue du malheureux, qu'elle lui sort de la bouche. Ainsi périt Cicéron qui avait cru pouvoir diriger Rome avec des discours.

ï Livre (P32)


    Fulvia Flacca Bambula (77 - 40 av. J.-C.) communément appelée Fulvia, est une aristocrate romaine qui vécut pendant la République romaine tardive. Grâce à son mariage avec trois des Romains les plus prometteurs de sa génération, Publius Clodius Pulcher, Gaius Scribonius Curion et Marc Antoine, elle accède au pouvoir. Ses trois maris font partie des populares, tribun de la plèbe et tous sont soutenus par Jules César. Même si elle reste plus célèbre pour son implication dans la carrière de Marc Antoine, de nombreux chercheurs pensent qu'elle a été politiquement active avec tous ses maris.

     Fulvia marque l'histoire de la fin de la République romaine par son ambition et son activité politique. Elle est surtout connue pour ses activités au cours de son troisième mariage et son implication dans la guerre de Pérouse de 41-40 av. J.-C.. Elle est la première femme romaine à apparaître sur une monnaie contemporaine.

ï Livre (P32)


     Il doit s’agir du port de Misène, à coté de Naples. La configuration naturelle d’une double baie à Misène permet aux Romains d’y installer en – 27, sous Auguste, un port militaire en utilisant les espaces internes pour les chantiers navals tandis que la partie extérieure était utilisée comme port proprement dit. Les navires de la flotte restaient à l'abri dans la base en automne et en hiver.

Le port de Misène accueillait la flotte Classis Misenensis, qui avait la fonction (avec la Classis Ravennatis, basée à Ravenne) de contrôler toute la mer Méditerranée.

Pline l'Ancien était le préfet chargé de la flotte à Misène en août 79 ap. J.-C., au moment de l’éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéi et Herculanum. Apercevant le début de l’éruption qui était visible depuis la baie, par curiosité scientifique et pour porter secours à quelques-uns de ses amis en difficulté sur les plages de la baie de Naples, il partit avec ses galères, traversa la baie et mourut à 56 ans, probablement étouffé par les retombées du Vésuve. Le récit de sa mort nous est donné par son neveu Pline le Jeune, qui était aussi présent à Misène à ce moment là.


Canidius    

     Publius Canidius Crassus (décédé en 30 av. J.-C.) est un homme politique et général de la fin de la République romaine, consul suffect en 40 av. J.-C. et lieutenant de Marc Antoine.

il prend la tête de l'armée d'Antoine. Seize légions qu'il mène d'Orient à Éphèse. Selon Plutarque, il est de ceux qui soutiennent que Cléopâtre doit faire partie de l'état major d'Antoine, ayant été corrompu par la reine selon le biographe.

À la bataille d'Actium, en septembre 31 av. J.-C., il commande les forces terrestres de Marc Antoine contre Octavien. Il conseille à Antoine de combattre sur terre plutôt que sur mer, où il a un avantage sur les forces d'Octavien, cette fois ci contre l'avis de la reine. Lors du combat naval qui s'ensuit, une partie importante de la flotte d'Antoine se retrouve piégée dans les combats suite à une manœuvre difficile mais réussie de Marcus Vipsanius Agrippa. Cependant, les navires égyptiens de Cléopâtre bientôt suivis par une escadre comportant Antoine à son bord parviennent malgré tout à forcer le blocus. Au soir de la bataille, les deux amants ont réussi à s'enfuir avec une partie de la flotte tandis que leur armée terrestre est intacte et s'apprête à se retirer. Depuis le cap Ténare, Antoine donne l'ordre à Canidius de conduire l'armée en Macédoine. Ce dernier déserte9 et les soldats, démoralisés font défection et se rallie à Octavien. Quand Antoine apprend la défection de la flottille de Caius Sosius, il entre en état de profond abattement et, lorsqu'il apprend la défection de son armée de la part de Canidius Crassus qui le rejoint, il comprend que la guerre est perdue et s'enfuit en Égypte.

Canidius passe aussi en Égypte où il est exécuté en l'an 30 av. J.-C. sur l’ordre d’Octavien.


     Il s’agît d’Hérode Ier le Grand, fils d'Antipater, est né à Ascalon en 73 av. J.-C. et mort à Jéricho en 4 av. J.-C. Il est Roi de Judée de 37 av. J.-C.jusqu’à sa mort en 4 av. J.-C.

En 31 av. J.-C., Cléopâtre obtient d'Antoine la région de Jéricho et un tribut des Nabatéens. Comme ceux-ci cessent bientôt de payer le tribut, Cléopâtre exige d'Hérode qu'il leur déclare la guerre.

Hérode, ayant vaincu les Nabatéens, rencontre Octave à Rhodes après sa victoire à Actium. Octave confirme la royauté d'Hérode (printemps de l'année 30 av. J.-C.) et lui restitue la région de Jéricho à laquelle il ajoute Gadara, Hippos, Samarie, Gaza, Anthédon, Joppé et la tour de Straton.

Hérode fait alors périr les derniers membres de la famille hasmonéenne : Hyrcan II (30 av. J.-C.) puis sa propre épouse Mariamne (29 av. J.-C.) et sa belle-mère Alexandra (la fille d'Hyrcan II, v. 28 av. J.-C.). La mort de Mariamne, la seule de ses dix femmes qu'il aimait, accusée d'infidélité par Salomé I°, la sœur d'Hérode, accable le Roi de chagrin et le laisse au bord de la folie. (C'est là l'interprétation peut être fortement remaniée de l'historien officiel du roi). Du fait de ces exécutions, dont celles de trois de ses propres fils qu'il suspectait de comploter pour l'évincer du pouvoir, Hérode acquiert la réputation d'un tyran sanguinaire et paranoïaque.


Caius Julius Caesar, dit Germanicus (né à Rome le 24 mai 15 av. J.-C., mort près d'Antioche le 10 octobre 19) est un général romain, membre de la famille impériale Julio-claudienne. Très populaire, héritier présomptif de Tibère, il décède avant ce dernier.

Il est le fils de Drusus et d'Antonia Minor, et le frère aîné du futur empereur Claude. Par Antonia Minor, il est le petit-fils de Marc Antoine et d'Octavie, la sœur d'Auguste. Après la mort de son père et sur ordre d'Auguste, il est adopté en 4 ap. J.-C. par son oncle Tibère, qui a déjà un fils nommé Drusus1.

En 5 ap. J.-C., il épouse Agrippine l'Aînée. Sur les neuf enfants de ce mariage, six survivent : Néron Caesar, Drusus Julius Caesar, Caius Caesar dit Caligula, Julia Agrippina, qui sera la mère de Néron, Drusilla et Julia Livilla1.

En 10 av. J.-C., Drusus reçoit le surnom « Germanicus » pour ses victoires contre les Germains. À sa mort, l'année suivante, le surnom passe à son fils Caius. Lorsqu'il est adopté par Tibère, Caius prend pour nom Germanicus Iulius Caesar, et est alors généralement désigné sous le nom Germanicus.


Anacyclose

« La monarchie amène l’aristocratie, et l’oligarchie, par ses abus, conduit à la

démocratie qui par laxisme, amène le chaos révolutionnaire qui se termine par la dictature. » 

Il ne s’agit pas là d’une citation, mais plutôt d’un résumé très dense et synthétique, par Henri Vercellotti de la théorie de L'anacyclose.

Cette théorie cyclique de la succession des régimes politiques, est exposée par Platon dans « La République », développée par l'historien grec Polybe, admise par Cicéron dans le De Republica, et reprise par Nicolas Machiavel.

La conception sociopolitique de Platon se fonde sur une correspondance entre l’homme et la société. Sa thèse principale est que le désordre et la tyrannie viennent de vices qui touchent à la fois la Cité et les individus. Dans « La République », Platon choisit de partir de la Cité qui lui semble idéale, régie par une aristocratie, pour analyser son évolution obligatoirement décadente en raison de la fatale implication des défauts des hommes qui composent la société.

« Si donc il y a cinq espèces de cités, les caractères de l’âme, chez les individus, seront aussi au nombre de cinq. Sans doute. Celui qui répond à l’aristocratie, nous l’avons déjà décrit, et nous avons dit avec raison qu’il est bon et juste. […].Ne faut-il pas après cela passer en revue les caractères inférieurs : […] 

Et puisque nous avons commencé par examiner les mœurs des États avant d’examiner celles des particuliers, […], ne devons-nous pas maintenant considérer d’abord le gouvernement de l’honneur […], je l’appellerai timocratie (ou timarchie), passer ensuite à l’examen de l’homme qui lui ressemble, puis à celui de l’oligarchie et de l’homme oligarchique; de là porter nos regards sur la démocratie et l’homme démocratique; enfin, en quatrième lieu, en venir à considérer la cité tyrannique, puis l’âme tyrannique… » [La République » (livre VIII Pages 544a/ 545a])

Polybe, dans sa suite, décrit un cycle en six phases qui fait basculer la monarchie (un seul détient le pouvoir absolu limité uniquement parla loi) dans la tyrannie (gouvernement par un seul, qui exerce son autorité suivant ses propres vues contre toutes les élites en s’appuyant sur le peuple qu’il méprise), à laquelle fait suite l'aristocratie (le pouvoir est officiellement détenu par un groupe d’élus ou cooptés issus d’une élite : caste ou classe intellectuelle ou technocratique, voire philosophique) qui se dégrade en oligarchie (le pouvoir est détenu par un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante), puis vient la démocratie (gouvernement par et pour le peuple), qui entend remédier aux défauts de l'oligarchie, mais sombre, dans une sixième phase, l'ochlocratie (gouvernement par la foule, la multitude, la populace, on dirait aujourd’hui : le pouvoir de la rue), qui est le pire des régimes et où il ne reste plus qu'à attendre l'homme providentiel qui finira par rétablir la monarchie.

On voit par là, qu’il existe plusieurs conceptions critiquables plus ou moins pertinentes de l’anacyclose. 



     Caius Octavius, qui est devenu l’empereur Auguste, a été gratifié des titres suivants :

Acclamé imperator 21 fois, en -40, -36, -33, -31, -30, -27, -26, -21, -19, -16, -10, -8, -7, -3, + 2, +689, +11 et +13.

Consul treize fois en -43, -33, de -31 à, -23, et +2.

Princeps senatus en -28 il détient la puissance tribunitienne à partir de –23, renouvelée annuellement le 26 juin.

Auguste de -27 à +14

Pontifex Maximus à partir de -12.

Pater Patriae à partir du 5 février +2.

À sa mort le 19 août 14 ap J.C., Auguste porte la titulature suivante :

IMPERATOR•CAESAR•DIVI•FILIVS•AVGVSTVS,

 PONTIFEX•MAXIMVS,

TRIBVNICIAE•POTESTATE•XXXVII,

IMPERATOR•XXI,

CONSVL•XIII,

PATER•PATRIAE

 


    Caius Cilnius Mæcenas, dont le nom francisé est Mécène (vers 70 av. J.-C., 8 av. J.-C.), est un homme politique romain et un proche de l'empereur Auguste, célèbre pour avoir consacré sa fortune et son influence à promouvoir les arts et les lettres. Virgile, Properce et Horace lui rendirent en hommage ce qu'ils avaient reçu en bienfaits. Il fit ses études en Grèce et vécut à Rome dans la deuxième moitié du Ier siècle avant l'ère chrétienne.

Les relations entre Mécène et Auguste furent certainement plus complexes et plus difficiles qu’on ne le dit généralement. En effet Mécène était totalement sous le charme de son épouse Terentia, et celle-ci le trompait publiquement avec Auguste. D’autre part, il est évident qu’entre Mécène et Marcus Vipsanius Agrippa, qui fut le gendre d’Auguste et son lieutenant, régnait une certaine agressivité.

 

Patron des poètes, Mécène apparaît très fréquemment dans leurs vers, soit à visage découvert, soit sous divers masques, et c’est toujours pour s’opposer comme un modèle d’élégance, de goût, d’humanité, et de sensibilité douloureuse, à un Auguste violent, grossier, dominateur, et menaçant, qu’il incombe au lecteur d’identifier sous ses différents avatars.


    Marcus Vipsanius Agrippa (né vers 63 av. J.-C. - mort en mars de l'année 12 av. J.-C.) est un général et homme politique romain du Ier siècle av. J.-C. qui met ses qualités d'homme de guerre au service de son ami Octave, le futur empereur Auguste.

Présent au côté d'Octave dès la mort de César en 44 av. J.-C., Agrippa permet par ses victoires militaires (bataille de Nauloque en 36 av. J.-C. contre Sextus Pompée, bataille d'Actium en 31 av. J.-C. contre Marc Antoine) l'affirmation de l'autorité d'Octavien, l'installation du principat et la fin des guerres civiles. Durant le principat, Agrippa participe aux nouvelles conquêtes de l'Empire, en Hispanie (20 et 19 av. J.-C.) et sur le Danube notamment (13 et 12 av. J.-C.). C'est aussi un savant diplomate pendant les guerres.

Agrippa est, avec Mécène, un des très proches conseillers d'Auguste. Il est consul en 37 av. J.-C. puis en 28-27 av. J.-C. en même temps que l'empereur. Agrippa reçoit ensuite un imperium exceptionnel, la puissance tribunitienne et assure la cogérance avec Auguste (recevant tour à tour un imperium exceptionnel en Orient et en Occident), toutefois il lui reste subordonné. Il épouse en troisièmes noces la fille d'Auguste, Julia, en l'an 21 av. J.-C.

Il fait construire sur le Champ de Mars les premiers thermes à Rome, propriété privée qu'il lègue au peuple romain : les Thermae Agrippae. Il réalise à proximité de ces thermes la première version d'un temple dédié à toutes les divinités, le Panthéon de Rome. Il fait également construire d'autres temples, des aqueducs, notamment l’Aqua Julia et l’Aqua Virgo à Rome, des théâtres et des portiques, aussi bien dans la Ville que dans les provinces, notamment en Gaule.

 

En plus d'être devenu le gendre de l'empereur Auguste, dont il avait épousé la nièce Claudia Marcella l'Aînée auparavant, il est le premier beau-père du futur empereur Tibère par Vipsania Agrippina, et par sa fille Agrippine l'Aînée et sa petite-fille Agrippine la Jeune, il est à la fois le grand-père maternel de l'empereur Caligula, l'arrière grand-père maternel de l'empereur Néron, ainsi que le beau-père de Germanicus, frère aîné de l’empereur Claude, qui épouse par ailleurs en dernières noces Agrippine la Jeune.


    Le principat est la forme de gouvernement en vigueur dans l'Empire romain de -27 à 285 environ. Il est mis en place par Auguste, sous couvert de restaurer la République et de maintenir les institutions existantes. Sous le principat il y a donc toujours un Sénat, des consuls, des préteurs, et des édiles, lesquels finiront par disparaître. Si les apparences de la République sont maintenues, le pouvoir passe entre les mains de l'empereur.

Au-delà de ce titre, Auguste se fait décerner d'autres pouvoirs, détachés de leur fonction antérieure. Il se fait ainsi décerner un imperium dit maius, c'est-à-dire la possibilité de commander à tous dans et hors des limites de l'Urbs, de commander aux armées, et enfin aux provinces. C'est en vertu de cela que le Prince nomme ses représentants dans les provinces que le Sénat lui a « octroyées », lesquels représentants sont appelés legati augusti (« légat d'Auguste »). Est aussi attribué à l'empereur la tribunicia potestas, ou « puissance tribunicienne ». Dans les faits, cela ne lui donne aucun pouvoir particulier, hormis l'interdiction (du fait du caractère sacré du tribunat de la plèbe) de porter atteinte à sa personne, et un rapprochement évident de l'empereur avec le peuple — cette puissance faisant de son détenteur le représentant du peuple. Renouvelée chaque année, elle sert d'ordinaire à dater les règnes des empereurs, jusqu'à très tardivement. L'empereur détient enfin la fonction de Pontifex maximus, c'est-à-dire « Grand pontife » — il est ainsi le chef de la religion civique romaine.

Certains empereurs se feront attribuer périodiquement la censoria potestas (« puissance censoriale ») afin de modifier la composition du Sénat. Domitien est nommé « Censeur perpétuel », et on prend par la suite l'habitude de considérer que l'empereur détient de facto cette puissance censoriale.

L'autre titre, avec celui de Princeps est celui d'Augustus. Sa connotation est nettement religieuse, et correspond plus à un surnom qu'à un titre. Auguste a par contre refusé la dictature revêtue à vie par son grand-oncle Jules César.


     La Pax Romana (expression latine qui est traduite par « paix romaine ») désigne la longue période de paix (du Ier siècle au IIe siècle après J-C) imposée par l'Empire romain sur les régions contrôlées.

L'expression provient du fait que l'administration et le système légal romain pacifiaient les régions qui avaient souffert des querelles entre chefs rivaux. Pendant ce temps, Rome livrait toujours bataille contre les peuples et les tribus en périphérie, notamment les peuples germaniques et parthes (nord-est de l'Iran).

Il s'agit d'une ère de relative tranquillité, pendant laquelle Rome n'éprouva ni guerre civile majeure, telle que le carnage perpétuel du Ier siècle av. J.-C., ni de grande invasion, du type de la deuxième Guerre punique du siècle antérieur.

Cette période est généralement considérée comme avoir duré de -29, quand l'empereur Auguste a déclaré la fin des grandes guerres civiles du premier siècle, jusqu'en 180 à l'annonce de la mort de l'empereur Marc Aurèle.

Cependant, l'année des quatre empereurs correspondra à une période de guerre civile, qui prend naissance dans les derniers mois du règne du Néron, au printemps de 68, pour s'achever avec l'investiture officielle de Vespasien par le Sénat en 70. Bien qu'elles furent brèves, l'Empire connut tout de même une guerre civile et une crise politique marquantes après la mort d’Auguste.


         Scribonia (née vers - 65, morte en + 16 ) est la fille de Lucius Scribonius Libo, probablement préteur en-  80.

Elle épousa en premières noces le consul Lucius Cornelius Lentulus Marcellinus. Elle eut de lui un fils :

- Corneius Cornelius Lentulus Marcellinus, consul en -18 et flamine de Mars

Elle épousa en secondes noces le consul Publius Cornelius Scipio Salvito. Elle eut deux enfants de lui :

- Publius Cornelius Scipio (-46/48 - ?)

- Cornelia Scipio (-46 ,- -16) qui épouse Paullus Aemilius Lepidus.

Elle épousa par la suite le triumvir Octavien de qui elle eut une fille :

- Julia l'Aînée, future épouse de Marcus Claudius Marcellus, d'Agrippa puis de Tibère.

Mais Octavien divorcera de Scribonia le jour de la naissance de Julia pour se remarier avec Livie, en octobre - 39.

 

En - 40, son deuxième mari étant pompéien, elle fut obligée de se séparer de lui pour épouser le triumvir Octavien afin de le réconcilier avec Sextus Pompée (après la répudiation par Octave de Clodia Pulchra fille de Fulvia Flacca Bambula épouse de Marc Antoine en troisième noce. D’après Suétone, ce premier mariage d’Octave n’aurait pas été consommé.)


     La tonne de jauge est une appellation impropre du tonneau de jauge, unité de volume valant 2,83  soit 100 pieds cubes).Mais il peut s’agir aussi de la tonne de volume qui permet d’évaluer la capacité de transport des navires (volume des cales), pour les marchandises de grand volume et de faible poids ; elle vaut 1,13 m3 (40 pieds cubes). Il peut s’agir aussi de la tonne de port en lourd qui est une unité de jauge, servant à mesurer la masse totale qu’un navire peut prendre en soute, sans s’immerger au-delà de sa ligne de charge maximale ; elle vaut 1 000 kg.

De plus, il existait autrefois le tonneau de mer, mesure française valant 42 pieds cubes ou 1,44 mqu’Il ne faut pas le confondre avec le tonneau de mer anglais qui vaut 40 pieds cubes (1,13 m3) cité plus haut. Noter que le premier est exprimé à l'aide du pied français, le second à l'aide du pied anglais. Le nom de cette unité de mesure provient du type de conteneur en bois (un tonneau ou une barrique) qui était utilisé dans la marine à voile.

D’où la nécessité d’utiliser aujourd’hui des unités MKSA reconnues internationalement soit le mètre cube ou ses dérivés pour les unités de volume.


     La Sainte-Ligue est une alliance créée le 25 mai 1571 par divers États catholiques présents sur le pourtour méditerranéen avec pour objectif de briser la progression des Turcs ottomans durant la Quatrième guerre vénéto-ottomane de 1570 à 1573. C'est l'aboutissement d'une année de tractations diplomatiques opérées par le Pape Pie V en prévision de la guerre imminente entre la République de Venise et la colossale puissance militaire ottomane à propos de Chypre.

Les principaux membres de l'alliance sont la république de Venise, les États des Habsbourg d'Espagne, de Naples et de Sicile, et les États pontificaux. S'y ajoutent divers petits États de la péninsule italienne parmi lesquels la République de Gênes, le duché de Savoie et l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Ces États s'engagent à fournir 200 galères le 1er avril de chaque année, la moitié du coût étant prise en charge par l'Espagne, un tiers par Venise, et un sixième par le gouvernement de la papauté. Le commandement de la flotte est donné à don Juan d'Autriche, demi-frère du Roi d'Espagne Philippe II.


   Fruit de la relation illégitime de Charles Quint et de Barbara Blomberg, une femme issue d'une famille de notables de Ratisbonne, en 1547, Don Juan d'Autriche est baptisé, en réalité, sous le prénom de Jérôme (Jerónimo ou Jeromín). En 1550, l'empereur charge un de ses proches, son majordome Luis Méndez Quijada, de l'éducation du jeune garçon. Pendant cette période, Quijada est tenu de faire croire que l'enfant est son propre bâtard. Il est élevé en Castille, dans une ville proche de Madrid dans, puis à côté de Valladolid et enfin à Cuacos de Yuste en Estrémadure .

Il ne connait pas son père jusqu'à l'âge de neuf ans, lorsque celui-ci le fait venir en 1556 - après son abdication - au monastère de Yuste, où il s'est retiré. L'empereur avait déjà inséré, en 1554, un codicille à son testament, demandant à son fils légitime, Philippe II, de recevoir le jeune bâtard comme son propre frère de sang. Philippe II, respectant la volonté de leur père, le reconnait comme membre de la famille royale et lui attribue le nom de « Don Juan d'Autriche », avec les honneurs et les revenus dignes de son rang (1559). Il vit son adolescence à la cour d'Espagne avec son demi-frère Philippe II. Il fait ses études à la prestigieuse université d'Alcalá de Henares, mais refuse de se consacrer à la carrière ecclésiastique à laquelle on l'a destiné.

En 1566, son frère lui octroie un des cinq colliers de l'ordre de la Toison d'or que le chapitre général avait laissé à sa disposition en 1559.

Ayant manifesté son désir de faire une carrière militaire, il est nommé par le Roi au commandement d'une escadre chargée de combattre les pirates barbaresques en Méditerranée (1568). Il démontre dans cette expédition de réelles capacités militaires, aussi est-il chargé, l'année suivante, de diriger la répression de la révolte des Morisques, ces descendants des Musulmans du royaume de Grenade - restés en Espagne après la fin de la Reconquête en 1492 - convertis officiellement au catholicisme, mais qui continuaient à pratiquer leur religion (1569). Ce soulèvement dure quatre ans et se termine par leur défaite devant Don Juan d'Autriche.

Ces succès lui permettent aussi d'obtenir le commandement suprême de la flotte de la Sainte Ligue formée  contre les Turcs (1570). Face à la stratégie défensive que préconisent ses conseillers plus prudents, Don Juan d'Autriche impose son choix d'aller à la rencontre de la flotte turque d'Ali Pacha et de la vaincre, ce qu'il fait à la bataille de Lépante.


    Antoine Perrenot de Granvelle, né en 1517 à Besançon et mort en 1586 à Madrid, fut évêque d'Arras, archevêque de Malines puis cardinal, diplomate, conseiller d'État de Charles Quint, puis de son fils, le Roi Philippe II d'Espagne, dont il fut le seul Comtois auquel il accorda sa confiance. Il fut en outre conseiller de Marguerite de Parme, Premier ministre des Pays-Bas espagnols (du Cercle de Bourgogne), vice-roi de Naples et président du conseil suprême d'Italie et de Castille. 

En 1570, Granvelle, à la demande de Philippe II, revint aux affaires avec une mission diplomatique à Rome. Il négocia l'alliance entre les États pontificaux, la république de Venise et la couronne d'Espagne contre l'empire ottoman, le 25 mai 1571, Cette alliance fut déterminante pour la victoire à la bataille de Lépante.


    Uluç Ali Paşa (« Général Ali le Converti »), à l'origine Giovanni Dionigi Galeni, né en 1519 en Calabre et mort en 1587, est un Italien « renégat », devenu sujet, puis officier corsaire de l'Empire ottoman, dans la hiérarchie duquel il atteint les sommets : placé à la tête de la Régence d'Alger de 1568 à 1571, il est nommé capitan pacha (« amiral de la flotte », kapudan paşa) à la suite de la bataille de Lépante et le reste jusqu'à sa mort.

Uluç Ali est la graphie turque de son nom, mais, selon les sources, celui-ci apparaît sous des formes très diverses : Oulouch AliUluj AliUludsch AliEuldj Ali et même Occhialiì. Le mot turc Uluç (Uludj en arabe) signifie « nouveau More » donc « converti (à l'islam) », notion qui est rendue en français par « (chrétien) renégat ». Uluç Ali est aussi connu sous les noms d'Ali Fartas (« Ali-le-Teigneux ») et de Kılıç Ali (« Ali-le-Sabre »), nom qu'il reçoit lors de sa nomination comme capitan pacha le 28 octobre 1571


Les Paléologues (ou Paleslogues dans certains anciens écrits) sont une famille noble d’origine grecque dont est issue la dernière dynastie ayant gouverné l'Empire byzantin. Originaires de Macédoine, les Paléologues s’illustrèrent surtout comme commandants militaires et gouverneurs de provinces. Après la quatrième Croisade, divers membres de la famille s’établirent en Épire ou trouvèrent refuge dans l’Empire de Nicée voisin où Michel VIII usurpa le trône en 1259, reprit Constantinople en 1259 et fut couronné empereur byzantin en 1261. Ses descendants gouvernèrent l’empire jusqu’à la chute de Constantinople aux mains des Turcs ottomans le 29 mai 1453. Pendant cette période, la famille Paléologue gouverna également, de façon intermittente, le despotat de Morée. D’autres s’établirent en Italie où une branche des Paléologues deviendra seigneurs de Montferrat, héritage qui sera transféré ultérieurement à la famille Gonzague qui régnait sur le duché de Mantoue. Le nom a également été porté par des familles Phanariotes, sans qu’il soit démontrable (faute d’archives suffisantes) s’il s’agit de descendants, de parents par alliance ou d’homonymes.

Rigas (ou RhigasFéréos (ou pheraios) ,dit Rigas Vélestinlis, né à Velestino (Magnésie en Thessalie) vers 1757 et mort à Belgrade 1798 était un écrivain, poète, lettré et patriote grec. Il est le plus souvent appelé Rigas ou Rhigas, son prénom de baptême. Il signa tous ses écrits et actes, publics ou privés, soit Rigas (Rhigas), soit Rigas « Vélestinlis » du nom de son village natal de Velestino. Quant au Féréos (ou Pheraíos), (Velestino s’appelait Phères dans l’antiquité), il a été utilisé par les savants grecs du XIXe siècle, défenseurs de la tradition antique et de la katharévousa (mouvement de purification de la langue grecque moderne), mais pas par Rigas lui-même.

Fils d'un commerçant aisé, il fit ses études à Zagora, puis, pour des raisons obscures, quitta la Thessalie pour Constantinople. Là, il poursuivit son éducation et entra au service des Phanariotes. En tant que secrétaire particulier, il accompagna l'un d'entre eux, Alexandre Ypsilántis, en Valachie, lorsque ce dernier régna dans cette principauté danubienne vassale de l'Empire ottoman. Rigas y resta au service des élites roumaines après le départ d'Ypsilántis, puis du nouvel hospodar, Nikólaos Mavrogénis. Il partit pour Vienne en 1796. Influencé par les idées de la Révolution française et membre de la franc-maçonnerie, il multiplia les écrits politiques au service de la démocratie, de la liberté et de l'indépendance des populations balkaniques opprimées par les Ottomans, comme son « Thourios » ou sa « Nouvelle constitution politique ». Il est considéré comme un précurseur de la lutte d'indépendance de la Grèce. À cause de ses activités politiques, il fut arrêté en décembre 1797 à Trieste par les autorités autrichiennes puis livré aux Ottomans. Il périt étranglé à Belgrade dans la nuit du 24 au 25 juin 1798.

Rigas fut le fondateur à Vienne de l'« hétairie de Rigas », véritable société secrète uniquement grecque, dont le but était d’œuvrer pour l'indépendance grecque et balkanique en général. Cette société secrète inspira certainement en 1814 certains fondateurs de la La Filikí Etería, la plus célèbre des hétairies, qui a joué un rôle fondamental dans la préparation et le déroulement de la guerre d'indépendance grecque et a transformé le sentiment national grec en insurrection.

Rigas fut aussi un des fondateurs de la loge maçonnique appelée Confrérie des Bons Cousins à Vienne. Le but de cette confrérie était de faire de tous les sujets ottomans des frères avant de les libérer de la tyrannie. Elle créa des filiales à Bucarest et Belgrade. 


   Chios ou Chio est une île et municipalité grecque de la mer Égée, proche de la Turquie dont elle est séparée par un détroit de 8 kilomètres seulement.

Le massacre de Chios fut perpétré par les Ottomans contre la population grecque de l’île de Chios en avril 1822. Il constitue un des épisodes les plus célèbres de la guerre d'indépendance grecque. L'île était une des plus riches de la mer Égée et les insurgés grecs tentèrent de la rallier à leur cause. L'Empire ottoman ne pouvait l'accepter. Il désirait faire un exemple qui impressionnerait ses sujets insoumis, voire aussi venger le massacre de Turcs par les Grecs lors du siège de Tripolizza. Après un débarquement d'un millier de partisans grecs, la Sublime Porte envoya près de 45 000 hommes avec ordre de reconquérir puis raser l'île et d'y tuer tous les hommes de plus de douze ans, toutes les femmes de plus de quarante ans et tous les enfants de moins de deux ans, les autres pouvant être transformés en esclaves. Le bilan est estimé à 25 000 morts tandis que 45 000 Grecs auraient été vendus comme esclaves. Seulement 10 000 à 15 000 personnes auraient pu s'enfuir et se réfugier principalement dans les autres îles de l'Égée. Ce massacre de civils par les troupes ottomanes marqua l'opinion publique internationale et participa au développement du philhellénisme.


   Des analyses contradictoires sur la mort programmée pour 2025 de la mer d’Aral ont été publiées; des signes d’espoir sont même apparus depuis que la digue séparant les deux lacs est terminée en 2005 ; l’eau remonte progressivement et la pêche a repris en 2006.

1960

1998

2004

5 octobre 2008

2011

66 458 km2

28 687 km²

17 160 km²

10 579 km2

13 900 km2